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25 juill. 2016

Il était une fois ...
Un petit carré de tissus bleu qui a beaucoup voyagé

Petit retour en arrière. Au tout début de janvier dernier, nous accueillons à Ste-Anne en Martinique nos amis Danielle et Alain. Ils arrivent d'une traversée de l'atlantique à bord de leur voilier Virgule V. Après avoir navigué 2 étés en Méditerranée les voilà qu'ils passent le détroit de Gibraltar et entreprennent leur navigation vers les Antilles.

Le soir même de leur arrivée, dans l'euphorie d'avoir réalisé avec brio cette aventure, Danielle me montre un petit carré bleu. Elle me révèle que ce bout de tissu l'a inspiré à réaliser le rêve de devenir propriétaire et de naviguer un jour avec un voilier. Il l'a aidé à garder espoir certains jours de doute. Je suis étonné de reconnaître ce carré bleu.

Et oui! son histoire remonte au premier août 2010, date du début de notre propre aventure de vie sur Prana notre voilier. Ce premier août 2010 nous larguions les amarres à St-Paul-de-l'Ile-aux-Noix pour naviguer vers les Antilles. Après 6 ans nous naviguons encore dans cette région. À notre insu, pour notre grand départ, Lise, la compagne de vie de mon père, avait fabriqué plusieurs carrés de tissu qu'elle avait distribué aux nombreuses personnes présentes sur le quai. Les invités agitèrent leur petit drapeau en guise d'aurevoir. Quelle belle idée chère Lise!

Danielle et Alain étaient présent ce jour là et espéraient un jour partir comme nous avec leur voilier. Deux ans après notre départ ils firent l'acquisition d'un beau voilier en Europe. Danielle a toujours gardé le carré de tissu près d'elle. Il l'a aidé à garder le cap dans la réalisation de leur projet. C'est ainsi qu'il s'est retrouvé à avoir sa place dans Virgule V. Une première traversée vers l'Europe en avion dans les bagages de Danielle puis l'autre traversée par la mer à bord de Virgule V.

Petite idée deviendra grande. Lise, tu ne te doutait pas avec tes carrés de tissu, faire germer une belle histoire!



7 sept. 2015

Grenade (St-David)
- De la Capitoune,
- Notre ami le pêcheur

Pour notre carénage, notre voilier Prana fût placé dans la cour voisin d'un petit bateau de pêche nommé "Prudence". Les premiers jours j'ai remarqué un jeune homme dans la trentaine réparer avec minutie la coque de ce bateau de bois et fibre de verre. J'en déduisis que ce devait être le propriétaire pêcheur du bateau.

Denis et moi nous travaillions sur notre bateau et lui sur le sien chacun de notre côté en se saluant timidement. Une matinée, Denis entamma la conversation en lui demandant quels poissons il pêchait, soient de la dorade, du thon et du sword fish.

S'engagea alors un bel échange. Il nous expliqua qu'il a construit son bateau avec son père (constructeur de bateau) il y a 5 ans dans la Baie du Carénage à Petite Martinique. Il nous a appri que les habitants de Petite Martinique qui vive de la pêche vont à l'école et au début de l'âge adulte les hommes se construisent un bateau, se marie et fondent une famille. Que ce cycle se perpétue de génération en génération.

Il nous fit part de son plaisir d'être sur l'eau. La pêche se fait avec plusieurs lignes flottantes de 5 miles de long qui se situent à 60pi de profondeur qu'il balise avec lumière stroboscopique et émetteur GPS de type Spot, ce qui lui permet de les retrouver lors de son retour sur le secteur de pêche qui se situe à 100 mn au nord-ouest de Grenade.

Comme il peut être de 3 à 5 jours en mer, il meuble le temps d'attente en observant le ciel, la mer et en faisant de la lecture. Son bateau est équipé d'une grande boîte à glace (400lbs de glace) pour y déposer ses poissons avant son retour au port.

J'ai bien senti qu'il appréciait ce genre de vie. Denis et moi avons bien aimé avoir cette échange avec ce résident de Petite Martinique.



22 mai 2015

Fin de la saison 2014-2015 - De la Capitoune

Hier, le 21 mai nous avons fait notre dernière navigation de la saison. Nous avons quitté l'ancrage de Tyrrel Bay, Carriacou à 7:30h en compagnie de Jolie Julie et de Gulliver pour nous rendre à Grenade. Ce sera un beau 6h de voile sous un ciel bleu mur à mur sans menace de grain comme j'aime. Par contre ce bleu à une teinte un peu grisâtre par la présence dans l'air d'une brume de sable du Sahara qui sévit depuis quelques semaines. Cette brume atténue aussi les couleurs des paysages.


Je laisse mon capitaine d'amour régler les voiles et mener Prana comme il sait si bien le faire pendant que je me laisse aller à un état de "zenitude". Je repense alors à certains bons moments de cette saison.








Nous avons eu la chance que notre programme de navigation coïncide avec la période des arrivées de traversée transatlantique Europe - Antilles. Nous étions donc à Ste-Anne en Martinique au début de décembre pour voir arriver nos amis Danielle et Michel du voilier Nyctea lors de leur retour dans les Antilles après 2 ans de navigations en Méditerranée.

 Mais le moment le plus émouvant pour moi fût l'arrivé de ma grande amie française Marie-Léa et Hervé son conjoint qui ont eux aussi traversé avec leur voilier Julie XIII dans des conditions de vent et de mer parfois costaudes. Je suivais leur progression et je savais que leur arrivé était imminente. Le 10 décembre, nous avons donc mis le réveil à 5:00h du matin et nous faisions des appels radio VHF à intervalle régulier. Finalement, c'est en allumant notre AIS (Système de positionnement des navires) que nous les détectons alors qu'ils sont au large. J'en suis toute excitée! Nous sautons dans l'annexe et allons à leur rencontre. Marie-Léa et moi sommes très heureuses de nous retrouver après un 6 ans d'éloignement. Je savais que c'était un souhait pour eux de revenir naviguer dans les Antilles.

Nous nous sommes connu en 2002 au Québec, je suis allé la visiter en Bretagne en 2008, et voilà que nous nous retrouvons avec chacune notre voilier en Martinique. Par la suite, entre décembre et avril, nous nous croiserons à Antigua et aux Saintes, Guadeloupe avec toujours beaucoup de plaisir.

En plus de ces retrouvailles, ce fût le bonheur de partager les navigations et les mouillages avec nos amis navigateurs. Nous étions souvent les six mêmes bateaux. De bons liens d'amitié se sont tissés au fil du temps. Il n'était pas nécessaire de toujours être en visite chez l'un ou chez l'autre, seulement de savoir les amis autour me procurait un sentiment de bien-être. Nous formions une petite communauté avec de l’entraide et du partage. Plusieurs occasions étaient prétextes pour nous réunir.




J'ai une pensée toute spéciale pour Sue et Daniel du voilier Triumph qu'on a du quitter à Pointe-À-Pitre en Guadeloupe suite à leur malheureux démâtage. Nous avons gardé contact avec eux et suivons les étapes de la remise en état de leur voilier.

Nous voilà de retour à Clarke's Court Bay à Grenade dans nos quartiers d'été. Pour l'occasion, hier soir nous avons soupé à la marina Whisper Cove et un toast a été porté en l'honneur de cette très belle saison. J'en garderai de beaux souvenirs.

C'est bientôt le temps des séparations car chacun retourne pour des vacances au Québec plus ou moins longue.

 

Merci les amis Vomo, Panache, Jolie Julie, Gulliver, Odela, Triumph et Nénu-Farr !!!

La Capitoune
Louise

15 août 2014

Grenade (Calivigny)
- Un mot de la Capitoune (Louise)

Je reviens d'une petite visite dans la capitale de Grenade, St-George, plus précisément dans le secteur de la baie de la marina Port Louis. Pendant l'absence de nos amis, je me rends avec Denis à la marina pour vérifier si tout est bien sur leur bateau. Cette visite hebdomadaire me procure le plaisir d'aller marcher à cet endroit.

Notre voilier étant ancré dans la baie de Woburn (Clarkes Court), situé au sud de St-George, nous devons prendre l'autobus. L'autobus est un petit van qui peut contenir 14 ou 17 passagers. C'est l'occasion de se retrouver parmi les Grenadiens. Ce moyen de transport est très utilisé par la population. C'est en observant leur façon de faire que l'envi m'est venu de vous en parler.

Tout juste avant d'arriver à la station d'essence ou nous descendons, c'est la vision "carte postale" de la baie du carénage et les abords de St-George qui m'enchante à chaque fois. Ce sont les klaxons et la circulation dans de la ville qui nous accueillent à notre descente de l'autobus. 

Leur système d'autobus pourrait paraître à prime abord désordonné, mais au contraire il est très efficace. Le conducteur du van est souvent assisté d'un collègue qui a comme tâche d'ouvrir et fermer la porte coulissante de côté pour laisser embarquer ou débarquer les passagers. Il a aussi le rôle de solliciter par la fenêtre des clients potentiels, grenadiens ou touristes marchant sur la rue. Différemment du système nord-américain, le chauffeur a intérêt à remplir son autobus pour que son déplacement lui rapporte un maximum. Donc pas d'horaire fixe mais des départs au terminus lorsque l'autobus est rempli. Il y a même des coussins disponibles que l'on coince entre le bout du banc et le mur du van afin qu'une personne de plus puisse être du voyage et ce sur chaque rangée. L'assistant du conducteur fait parfois la circulation en arrêtant les véhicules afin qu'un client puisse traverser la rue pour embarquer. En entrant dans l'autobus les gens se salut en se souhaitant une bonne journée. Ce même assistant collecte aussi le paiement que les passagers lui remettent en entrant ou en sortant. Le klaxon est souvent utilisé pour avertir avant une courbe qui sont nombreuses ou pour annoncer l'approche de l'autobus. Lorsqu'on arrive à notre destination, on indique notre désir de sortir en cognant sur la paroi du van.

Il y a quelque temps, il m'est arrivé d'être à bord d'une de ces petits vans un jour de semaine. Il était environ 8:00h du matin, heure que les gens se rendent au travail. J'ai alors participé malgré moi à ce qui ressemblait à une course entre chauffeur. L'enjeu semblait être celui qui remplirait le plus rapidement son autobus durant le trajet. Pendant que le premier était arrêté pour ramasser des passagers, celui de derrière le dépassait et partait à vive allure pour se présenter au prochain arrêt où des passagers attendaient. Ils se dépassaient ainsi chacun leur tour. Je n'ai pas trouvé le trajet très relaxant. Il ne faut pas trop penser aux accidents qui pourraient survenir. Dans les îles, il va de soit qu'on doit faire confiance à la vie.